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VOS ENFANTS SONT ACCROS À LEUR TÉLÉPHONE PORTABLE ? QUELS TRUCS POUR LES SEVRER (DÉFINITIVEMENT) 

La rédaction de Parodie sur Terre vous présente un petit guide pratique à l’adresse des parents désespérés : 9 idées de génie pour aider votre enfant à raccrocher son mobile.



©Pauline Fargue 


Votre progéniture ne veut pas lâcher son téléphone ? À table, sous son oreiller, dans sa poche, dans sa main, au cinéma, au foot, pendant les repas de famille, sur la plage… Inutile de se voiler la face, le « canon à ondes » est toujours dans les parages. Marre que votre enfant reste accro à son doudou électronique ? Nous ne vous mentirons pas : il est trop tard pour remplacer le mobile de votre enfant par un exemplaire d’Anna Karénine : votre progéniture vous tuerait, tout simplement. Mais en attendant l’effondrement de notre monde matérialiste avec la fonte des glaces (qui décidément, tarde à venir), voici plusieurs astuces pour reprendre un peu le pouvoir à la maison. 

1) Mettez-vous d’accord sur des horaires « avec » et des horaires « sans »
La première condition pour éviter les conflits familiaux est de poser des règles claires. Et soyez précis : le diable est dans les détails. Prenez le temps de décider – de préférence adultes et ados ensemble – à quelle heure votre fils/fille doit mettre son appareil en off. Pour éviter toute discussion, mettez même une alarme. Et pour vous assurer que votre petit trésor n’ira pas rallumer la bête aussitôt la lumière de sa chambre éteinte, rien ne vaut une paire de menottes. Prenez soin, bien sûr, de lui expliquer que c’est pour son bien. 

2) Limitez le nombre d’applications sur son appareil
La logique est simple : plus votre enfant aura d’applications sur son appareil, plus il /elle sera tenté/e de l’utiliser, d’autant que la plupart fonctionnent sur le principe de l’interaction et du partage. Il est donc primordial de veiller à ce que la prunelle de vos yeux ne soit pas saturée de sollicitations. Autorisez-lui deux ou trois applications en usant de toute votre finesse pour lui faire comprendre qu’il/elle a de la chance que vous lui en laissiez autant, prenez un pseudo et suivez ses activités. Et si par hasard votre enfant découvre le pot-aux-roses, dites-lui bien que c’était pour lui montrer les dangers des fausses identités. 

3) Proposez des activités en commun
Bien sûr, si vous obligez votre ado à lâcher son téléphone (et les amis auxquels il le/la relie), il va falloir lui proposer des choses intéressantes à faire à la place, histoire qu’il/elle n’ait pas trop l’impression de perdre au change. À vous d’être inventif : poterie, herbier, karaoké des 80’s, balades en forêt… sans parler des innombrables tâches ménagères qu’il est temps de lui apprendre à faire. Un monde va s’ouvrir à vous ! Au début, la chair de votre chair pourra certes avoir quelques réactions vives. Mais laissez-lui le temps de se faire à ce nouveau rapport au temps et de se reconnecter… à la vraie vie. 

4) Faites vous-mêmes l’effort de faire autre chose qu’être sur un écran
Bon… on dit que charité bien ordonnée commence par soi-même… Mais malgré vos intentions - que nous savons pures - nous vous imaginons en même temps tiraillé(e) par un autre bon vieux précepte : « Faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». Mais cette fois, vous ne pourrez pas reculer. Il vous faudra montrer l’exemple. Votre crédibilité en dépend. Alors lancez-vous, rangez votre téléphone au placard. Remettez-vous au tricot, reprenez votre projet de roman que vous aviez laissé à la page n°7, appelez votre vieil ami de lycée pour vous faire une toile et surtout, gardez en tête que votre ado a besoin de vous pour ne pas craquer. Et si la tentation des mauvaises habitudes vous taquine, relisez de temps en temps cet article : il est aussi fait pour vous ! 

5) Faites pour de vrai ce que votre enfant fait dans le monde virtuel
Utiliser son pouce et dire « j’aime/je n’aime pas » à chaque fois qu’il/elle ouvre la bouche, imiter les youtubeurs stars (mimiques et éclats de voix hystériques, tics de langage, blagues pourries et références absurdes), reprendre les danses de Pygmalion à chaque fois que vous obtenez satisfaction : voilà de quoi vous faire haïr, certes (mais après tout, êtes-vous encore à ça près ?) mais aussi bouleverser le système de valeurs de votre descendance. Quoi ? Il vous trouve débile ? Pas plus que lui, ses amis et ses héros, non ? Un point pour vous. 
On vous l’accorde, il y a peu de chance que la réaction soit immédiate et qu’il/elle réduise l’usage de son mobile. Mais au moins, la vision de vos gesticulations l’accompagnera à chaque clic. Et ça, c’est une petite vengeance qui vaut de l’or. 
    
6) Prenez tous les prétextes pour lui confisquer son téléphone
Quoi ? Un 12 en maths ? Des chaussures oubliées au pied du canapé ? Son verre sale posé dans l’évier au lieu de la machine ? Son assiette d’endives bouillies pas terminée ? C’est inadmissible ! Et puisque c’est comme ça, que personne ne vous respecte dans cette maison, privé(e) d’écran pendant deux jours ! Voilà, ce n’est pas plus difficile que ça. 

7) Montrez-lui des comparatifs d’IRM de cerveaux d’enfants plus ou moins exposés aux écrans
Bon, en vrai, on n’arrive pas tout à fait à prouver que  l’usage fréquent des téléphones portables détériore le fonctionnement neuronal. Mais face à des coupes de cerveaux sains, des images de malades atteints d’aphasie, d’Alzeimer ou ayant subi un AVC feront parfaitement l’affaire. Une petite recherche sur le net vous fournira e matériel. Pas de scrupules quand c’est pour la bonne cause ! Effet garanti sur votre rejeton. Dans un esprit de dialogue et de pédagogie, prenez le temps de lui expliquer tout en lui montrant ces images qu’au train où il/elle va, ses neurones seront définitivement grillées avant qu’il/elle entre à l’université. 

8) Initiez vos enfants aux exercices de pleine conscience 
Crises de larmes, hyperactivité, disputes, hurlements et pleurs… Ça ne peut plus continuer ainsi, votre enfant – et toute la famille - doit retrouver un peu de sérénité. Alors, pourquoi ne pas profiter des moments gagnés sur la machine pour faire faire à votre enfant un peu de méditation ? Là encore, l’offre ne manque pas : exercices d’auto-suggestion positive, cours de yoga, art et animaux thérapie, écriture automatique, mandala … Il y en a pour tous les goûts ! 
Au besoin, trompez-le/la un peu au début sur la marchandise (on trouve plein de cours en ligne). Misez sur les récompenses en entrecoupant les exercices avec quelques secondes de Snapchat ou de Tik-Tok en espaçant au fur et à mesure les moments passés sur le téléphone portable. Au début à la maison, ça donnera quelques chose comme crise-calme-crise-calme-crise. Mais si vous persévérez, vous verrez peu à peu des effets positifs s’installer : tous ces exercices permettront d’ouvrir les chakras de votre enfant et de développer sérénité et bienveillance dans l’instant présent. L’ambiance familiale s’en trouvera métamorphosée ! Si, si. 

Ah, et pour faire d’une pierre deux coups : profitez vous aussi du moment présent en prenant  quelques photos de votre enfant alors qu’il est en position du lotus : ce seront autant de moyens de chantage à exploiter, le moment venu. À moins que vous les postiez sur Instagram séance tenante. 

9) Montrez-lui la réalité (sordide) du monde de la technologie
Travail et mort d’enfants dans les mines en Afrique, petits Chinois faisant fondre des composants électroniques de récupération, financement de groupes armés qui massacrent la population locale, faux profils de pédophiles, pollution à grande échelle, cyberharcèlement, guerre et vol des idées entre entreprises, vente en douce de vos données personnelles, cybersurveillance, impossible droit à l’oubli, placement de produits… WTF ! ce qui gravite autour de la planète mobile n’est pas joli-joli. Allez, il est temps que votre grand dadais d’ado le sache, dites-vous que ça le/la fera grandir. Bonne nouvelle : les références ne manquent sur internet. Accompagnez votre enfant dans ses recherches, il/elle devrait apprécier ce parcours pédagogique dans l’enfer d’internet. Et si tout cela ne l’incite pas à changer (au moins un tout petit peu) ses pratiques, alors faites-vous une raison : vous avez perdu face au grand capital. 

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