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Vœux du président de l’Union aux citoyens

Ce lundi 31 décembre, le président de l’Union a livré ses vœux aux citoyens. Voici la retranscription de son discours.

©Pauline Fargue 


Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Les derniers temps ont été décisifs pour l’Union. Nous tous avons connu beaucoup de changements au cours de cette année. Certains étaient prévisibles, comme le passage à la retraite de millions d’actifs, selon des proportions totalement inédites. Ces hommes et ces femmes qui ont servi notre économie avec courage pendant des décennies étaient une ressource précieuse, peut-être la plus précieuse que nous ayons. Il a donc fallu trouver le moyen à la fois de compenser la perte de ces forces de travail en favorisant l’intégration d’une population active renouvelée, et de limiter le coût de ces retraites par un étalement, juste, harmonisé, de ces millions de pensions. 

Dans cette perspective, des réformes étaient indispensables. Les directives « travail libéré » facilitant l’emploi de toutes personnes issues de l’Union selon des règles simplifiées ont été mises en place en temps opportun. Elles ont permis de briser des chaînes, celles qui entravaient nos entrepreneurs souvent désireux d’embaucher davantage, mais aussi celles de nos préjugés, de nos représentations parfois arc-boutées, pour ouvrir nos économies au reste du monde. Du côté de nos anciens, nous avons également su revoir la distribution des indemnités de retraite. Par ces mesures, nous avons voulu garder le meilleur de ce qui existait. Nous avons également mis fin aux archaïsmes et aux aberrations de notre système. Nous avons agi sans idéologie mais aussi sans tabou ; et par cette action, nous avons su éviter à terme un véritable crash économique. Aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter d’être entrés dans une ère plus adaptée à nos besoins, qui fera de l’Union une entité plus puissante que jamais, moderne, forte de sa cohésion interne et de sa capacité à inventer une nouvelle forme de solidarité.

D’autres bouleversements furent inattendus. Je pense bien sûr aux trois attentats qui ont meurtri l’Union et qui ont malheureusement causé 134 morts. Tous ces décès de femmes, d’enfants et d’hommes innocents, ces blessés et ces traumatismes sont insupportables, et à l’avenir autant qu’hier, nous n’aurons de cesse de traquer et d’éliminer tous les assassins en puissance qui fomentent ces projets odieux dans le seul but de propager le chaos et le malheur autour d’eux. Et si nous sommes parvenus à déjouer plusieurs de ces attentats tout au long de ces derniers mois, nous gardons sans cesse à l’esprit que nous devons toujours faire mieux pour nos concitoyens et être plus efficaces encore dans nos missions de sécurité publique. Pour cela, la collaboration au sein de l’Union est un impératif. Dans ce cadre, le renforcement de sa police reste notre ambition première.

D’autres événements, enfin, ont dévié le cours de nos vies. Je pense plus particulièrement au grand mouvement de rébellion qui a eu lieu ces derniers mois. Vous le savez, ce soulèvement est né des manipulations grossières d’ennemis de la démocratie. Des anarchistes et des populistes, au nom d’une prétendue volonté de changer un « système », en réalité impalpable et disons-le purement fantasmé, veulent mettre à mal la stabilité de nos institutions. Quoi qu’ils en aient dit alors, et profitant cyniquement de revendications populaires parfois légitimes des citoyens de l’Union, ces extrémistes avaient pour seul but de renverser ce qui fait le ciment de notre communauté.

Une grande partie de ces rebelles ont déjà été arrêtés grâce au travail de notre police. Les prochaines semaines verront les factieux mis définitivement hors d’état de nuire. Je tiens à profiter de mes vœux de ce soir pour remercier l’ensemble des forces de l’ordre pour le professionnalisme qu’elles ont montré dans la gestion sans faille de la rébellion. Je les remercie pour le sang-froid qu’elles ont manifesté et qu’elles manifestent encore aujourd’hui, chaque fois que des violences éclatent. Je les remercie pour leur ténacité et leur sens aigu du devoir, même dans des circonstances difficiles.

Cependant, je ne dois rien dissimuler de la réalité. Si la démocratie est aujourd’hui sauve, elle reste un bien fragile, qu’il faut protéger sans relâche. Ce soulèvement a été dévastateur pour notre économie. Je sais que vous en êtes conscients et le moment nécessaire du bilan est venu. À de nombreux égards, l’Union toute entière a perdu de son attractivité aux yeux du reste du monde. Au ministère uni de l’entreprenariat, les premiers chiffres sont tombés : de nombreux patrons d’entreprises qui travaillaient modestement et de tout leur cœur, dont dépendait aussi l’emploi de salariés dévoués, doivent mettre la clé sous la porte à l’aube de cette nouvelle année. Les chiffres liés à l’économie du tourisme ont chuté drastiquement, de même que les investissements, pourtant indispensables, de nos partenaires internationaux. L’image qui a été renvoyée au monde ces derniers mois nous a fait du tort. Voilà la réalité. Voilà où nous a menés la rébellion soit disant populaire et prétendument progressiste que nous venons de subir.

Mes chers concitoyens : rien de bon ne peut naître du désordre. Nous méritons de vivre en paix. C’est la première des libertés, celle sans laquelle rien n’est possible. Par conséquent, et je le dis avec toute la mesure que vous me connaissez, la seule véritable différence entre ces ennemis de l’Union et ceux qui mènent des attentats mortels est la capacité des premiers à s’appuyer sur la population. Leur force, leur sentiment délirant de surpuissance et d’impunité, ils les tirent uniquement de l’appui de l’opinion publique. Mais ne nous y trompons pas : leur volonté de destruction et à terme leur capacité de nuisance peuvent s’avérer sans limite. Par conséquent, nous devons rester unis pour empêcher toute récidive. Que chacun y réfléchisse intérieurement et se pose la question : si le gouvernement de l’Union n’avait été en mesure de limiter la violence de nombre d’actions rebelles, quel serait aujourd’hui le bilan non seulement des pertes matérielles, mais aussi des blessés et des morts ? Voulons-nous prendre le risque du chaos et de l’irréversible dans les prochains mois ? C’est donc bien notre cohésion qui se joue en ce moment même. À ce jour, le mouvement de rébellion gronde encore telle une bête tapie, mais il est circonscrit. Aussi, j’en appelle à la responsabilité de chacun : ne vous rendez plus complices des rebelles et en conscience, refusez à l’avenir de soutenir d’une quelconque manière les actions de ces extrémistes.

L’heure est grave mais elle n’est jamais désespérée. C’est cette confiance absolue envers notre énergie, notre capacité à rebondir, à nous adapter aux situations tout en tenant notre cap, qui m’a amené à me présenter devant vous, il y a déjà trois ans. Je suis convaincu qu’ensemble nous serons plus forts. Cette conviction, je l’ai chevillée au corps, et elle m’amène à me présenter de nouveau à vous plein de confiance en l’avenir, en ce dernier jour d’une année mouvementée,. Car contrairement à ce que présentent les esprits chagrins, nous sommes à l’aube d’une nouvelle année pleine de promesse. Cependant, rien ne se fera sans vous. J’ai besoin de vous. C’est cela, précisément, le réalisme qui m’habite : il n’est ni un pessimisme mortifère, ni un optimisme béat, mais un attachement sans faille à nos atouts.

Par conséquent, si je dois faire un vœux pour l’année qui s’ouvre, ce sera d’abord celui de la sérénité. Je souhaite la sérénité pour chacun d’entre nous, en tant que capacité à appréhender les événements avec calme et discernement, car seule la sérénité permet d’organiser, oui, organiser le progrès auquel nous aspirons tous. Pour cette raison, bannir tout discours de haine et de violence est un défi de demain. La vigilance accrue des outils numériques, des médias et des réseaux sociaux pour plus de sérénité sera un chantier majeur de l’année qui s’ouvre. Mais je reviendrai expliquer en détail ce projet devant vous en temps voulu.

Pour plus de protection, de sécurité, nous devons formuler collectivement le vœu de propulser notre belle et puissante Union au rang de modèle. C’est pourquoi je souhaite mettre en place dès les prochaines semaines une Banque unie du climat, qui permettra de développer une économie propre et respectueuse de l’environnement à l’échelle de l’Union. Croyez-moi, nous allons devenir les champions mondiaux de l’écologie libérale et libérée.

Peut-être avez-vous des interrogations. C’est bien normal : vous êtes un peuple exigent. Et le doute est toujours sain puisqu’ils fait pleinement partie de la démocratie qui nous est si chère. Mais quels que soient vos sentiments à l’heure où je vous parle, rappelez-vous mes paroles : c’est de notre volonté commune, de notre confiance en nous-mêmes que nous tirerons notre force et notre rayonnement. Cette volonté et cette confiance constituent la pierre d’angle de la prospérité de l’Union. Je suis là, modestement, pour nous guider vers cet horizon de bonheur collectif, qui reste plus que jamais intrinsèquement lié à notre compétitivité au plan international. C’est là ma mission la plus ambitieuse mais aussi la plus pressante. Car je sais vos attentes : elle sont légitimes. Dès demain matin, ainsi que tous les jours suivants, fidèle à mon engagement, je poursuivrai les grandes réformes de modernisation que j’ai lancées depuis ma prise de fonction. J’entends faire de l’année qui vient un moment enthousiasmant, riche et fécond. Un moment d’accélération, bien loin des tentatives régressives et des menaces que nous avons subies dernièrement. Je vous propose la régénération sereine de nos forces dans toute l’Union. Mes chers concitoyens, poursuivons notre route. Vive l’ordre, vive la démocratie, vive l’Union.